Fuyant guerres, violences et pauvreté, des mineurs non accompagnés dans les caravanes de migrants franchissent des frontières à la recherche d’une vie plus heureuse dans un pays lointain. S’ils ont de la chance, ils arrivent à s’intégrer et ont un avenir dans un milieu qui les soutient. Nombreux sont, hélas, ceux qui tombent de Charybde en Scylla, devenant la proie de trafiquants.
"Avec l’éruption de la guerre en Ukraine les choses chez nous ont considérablement changé. Jusque-là les enfants qui arrivaient ici venaient surtout du Proche-Orient et d’Afghanistan", dit Kristina Gologanova, assistante sociale et gérante de la fondation "Reach out". Selon des données du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU et de l’UNICEF près de 52 500 enfants ukrainiens ont cherché asile en Bulgarie en 2022, de même que 5000 enfants d’autres pays. La situation est la plus dramatique pour les enfants seuls, sans parent ni tuteur.
"L’aide apportée aux enfants réfugiés n’est pas uniformisée", note Kristina Gologanova. "Nous n’avons malheureusement toujours pas de procédure en place et tout se fait au cas par cas, alors que dans les autres pays de l’UE qui connaissent de tels problèmes il existe un système clairement établi pour l’accueil des enfants réfugiés qui reçoivent la même attention que les enfants locaux."
"En Bulgarie ces enfants vont en majorité dans deux "zones sécurisées" des centres d’accueil de réfugiés dans les quartiers Ovtcha koupel et Voenna rampa à Sofia, d’où ils disparaissent", ajoute Kristina Gologanova. Selon elle depuis que la guerre en Syrie a éclaté en 2011 des milliers d’enfants ont disparu sans laisser de traces à cause de trafiquants d’êtres humains, parce que les autorités ne sont pas immédiatement entrées en contact avec eux et ne leur ont pas fourni un environnement sécurisé.
"Ils disparaissent, parce que nous n’avons pas les moyens de nous occuper d’eux", déclare l’avocate Diana Radoslavova, fondatrice du centre d’aide juridique "Une voix en Bulgarie", ajoutant que les deux premières semaines après l’arrivée des enfants sont déterminantes.
"Quand ils sont réunis en un seul endroit, ils deviennent une proie facile pour les trafiquants à qui il suffit de les pousser à partir. Le plus grand défi pour un enfant est de résister à cette pression et ne pas suivre les autres", ajoute Diana Radoslavova, soulignant qu’il nous faut une politique globale pour la migration.
"Pour nous la migration demeure une menace et nous refusons de la gérer. Notre principale manière de réagir est par une défense musclée des frontières tout en fermant les yeux pour laisser passer des foules de gens en transit vers l’Europe occidentale. Dans le plus grand camp de réfugiés à Harmanli près de la frontière avec la Turquie les demandeurs d’asile sont plus qu’à Sofia, mais il n’y a même pas de zone sécurisée pour les enfants. Il s’agit de 3200 personnes par an en 2021 et 2022, pour moitié des enfants. En outre on constate une augmentation du nombre des filles."
Il y a quelques mois a été mis sur pied en Bulgarie un groupe de travail qui doit élaborer un mécanisme national de coordination du travail avec des mineurs non accompagnés. Diana Radoslavova appelle à un changement d’attitude envers les enfants que nous rencontrons aux abribus, dans le métro ou dans les centres commerciaux.
"On les perçoit malheureusement comme une menace, mais nous ne devons pas les stigmatiser, parce que le migrant n’est pas un criminel. La migration est une impulsion très positive pour l’humanité : ce ne sont pas seulement des réfugiés de guerre, mais aussi des migrants économiques à la recherche d’une vie meilleure. La Bulgarie a besoin de forces vives et c’est une des façons de nous les procurer. Il est dans notre intérêt que les enfants qui restent ici s’intègrent correctement au lieu d’être tenus à l’écart."
Edition : Diana Tsankova, sur des interviews de Mira Hristova de la chaîne culture de la RNB
Version française : Christo Popov
Photos : Reachout.bg, RNB, "Une voix en Bulgarie", BGNESSelon une enquête nationale de la CT "Podkrepa", 77% des enseignants du secondaire sont prêts à manifester pour une augmentation des salaires dans le secteur. La moitié des enseignants interrogés approuvent l'idée d'une grève nationale, 25% sont pour des..
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