Christo Berberov est né le 27 octobre 1875 à Eléna. Son talent est découvert par le Tchèque Otto Horejsi qui, avec d’autres compatriotes, répond à l’invitation de l’État bulgare nouvellement libéré pour aider son développement culturel et artistique. Ce professeur de dessin au lycée « Saint Cyrille » de Véliko Tarnovo encourage son élève à cultiver son talent dans une académie européenne de Beaux-arts.
A cette époque il n’y avait pas encore d’école de dessin en Bulgarie, c’est pourquoi Christo Berberov et trois autres Bulgares partent à Turin avec une bourse d’État, raconte la critique d’art Angéla Danéva. Ils se diplôment à l’Académie royale des Beaux-arts « Albertina ». D’après les archives de cet établissement Berberov a reçu l’autorisation de fréquenter le cours spécialisé de dessin dès la première année, ce qui témoigne de la haute estime en laquelle les Italiens tenaient le jeune Bulgare.
Après avoir terminé ses études à « Albertina » en 1898, Christo Berberov revient au pays, guidé par le désir de transmettre ce qu’il a appris. Il devient tout d’abord instituteur au lycée de Plovdiv, puis enseigne de 1912 à 1920 à l’Académie des Beaux-arts. Pendant ce temps il prend part à des expositions en Bulgarie et à l’étranger.
Christo Berberov recrée dans ses tableaux un monde de beauté, même lorsqu’on y décèle des nuances dramatiques. Il nous transporte à une époque lointaine et mystérieuse à laquelle il donne vie. Les visages sont expressifs, les paysages sont d’un naturalisme froid, les dessins et graphismes sont raffinés, les combinaisons des couleurs sont inhabituelles pour l’époque.
Nous voyons dans son style les leçons apprises à « Albertina », dit Angéla Danéva. Ses œuvres sont typiques de l’atmosphère de la période fin XIXe – début XXe siècle et sont inspirées du romantisme et des tendances symbolistes de l’Italie avec leurs couleurs et gammes spécifiques. Il transpose dans ses paysages le style italien avec l’harmonie des couleurs plus froides. Mais les tons bleu-vert et violet n’étaient pas utilisés en Bulgarie au début du XXe siècle et si on compare ses peintures à celles de ses collègues, la différence saute aux yeux.
Christo Berberov s’intéresse aussi aux thèmes religieux. C’est lui qui a conçu certaines des mosaïques de la cathédrale « Saint Alexandre Nevski ». Il a également peint les icônes de l’église « Dormition de la Mère de Dieu » de sa ville natale Eléna. Il est intéressant de noter que certaines images semblent inachevées, ce qui est dû à une approche moderniste.
Son épouse était son modèle préféré pour ses œuvres religieuses, note Angéla Danéva. Elle posait pour les dessins préparatoires des peintures murales. En entrant dans la cathédrale « Saint Alexandre Nevski » on voit au fond à gauche la fresque de l’Élévation de la Croix où sa femme est montrée agenouillée. Son fils, lui, est un des anges dans les mosaïques de la façade.
De même que d’autres peintres qui se sont perfectionnés dans des académies européennes, Christo Berberov figure parmi les fondateurs des beaux-arts bulgares. Le premier pas vers la connaissance de son œuvre a été fait l’an dernier avec une grande exposition montrant ses paysages de montagne majestueux, ses portraits féminins rêveurs, ses maisons de la Renaissance bulgare porteuses d’un système de valeurs tombé dans l’oubli. « L’œuvre de Christo Berberov doit rester dans nos mémoires, car il a contribué au développement de l’histoire des beaux-arts bulgares », fait valoir la critique d’art Angéla Danéva.
Version française : Christo Popov
"Sans un changement du système, les moyens destinés à la culture ne seront jamais distribués correctement et resteront largement insuffisants". A la TV publique, le ministre de la Culture Nayden Todorov a déclaré avoir établi une stratégie de..
La 23e édition du "Bansko Film Fest" transportera le public dans des lieux extrêmes de la planète grâce aux 75 films de 39 pays qui y seront projetés. "Tous les films seront présentés pour la première fois à Bansko", nous a confié la directrice..
Ce soir, 13 novembre, au Palais de la Culture, sera donné le coup d’envoi de la 38e édition de "Cinémania" avec une projection de "Tarika", le plus récent film du réalisateur bulgare Milko Lazarov. Il a déjà été montré en avant-première dans le cadre de..