Les ours ont besoin du calme des forêts vierges. En ce sens le Parc national "Balkan Central" et ses environs offrent d’excellentes conditions à ces carnassiers. On assiste cependant depuis quelque temps à une augmentation des cas où ces gros plantigrades quittent leur environnement naturel. Le dernier en date est du village de Jaltech dans la région de Gabrovo avec un ours qui est apparu en plein jour pour traverser imperturbablement la route assez fréquentée entre Gabrovo et Tryavna.

Il est très intéressant d’observer comment ces espèces animales franchissent de très grandes distances en une seule journée ou dans des migrations saisonnières à la recherche de nourriture. Aujourd’hui on voit un ours à un endroit donné, mais le lendemain il peut se trouver près d’une autre localité ou même avoir franchi la chaîne montagneuse de la Stara Planina. Cela donne l’impression que les ours sont nombreux et partout, alors qu’en réalité il s’agit très souvent d’un seul et même ours qui sillonne une vaste zone, explique Yanitsa Ivanova, experte à la direction du Parc national "Balkan central".

Les signalements de raids d’ours sur des ruches et des animaux domestiques se font plus fréquents dans le pays. De plus en plus d’ours descendent dans des villages de montagne au début du printemps. A la fin de leur période d’hibernation en haute montagne ces animaux sont affamés et se mettent en quête de nourriture, mais ce n’est pas la seule raison.

Pendant la période de reproduction en mai-juin les femelles qui ont des petits, ainsi que les jeunes mâles évitent les rencontres avec les vieux mâles qui sont même prêts à tuer les oursons dans leur désir de copuler avec une femelle. C’est pourquoi nous engageons les gens à ne pas laisser dehors de la nourriture ou d’en jeter les restes à découvert. Si un ours se met à se nourrir à proximité des humains, il les associe à une source de nourriture et il devient dès lors très difficile aux institutions de régler ce problème. On a vu paraître sur les réseaux sociaux des clips vidéo de gens qui laissent exprès de la nourriture pour les ours en les appelant « ces pauvres bêtes affamées, perdues et sans défense ». Mais ce n’est nullement le cas, il s’agit quand même d’animaux à l’état sauvage », souligne Yanitsa Ivanova.

Abattre un ours reste la solution de tout dernier recours. En Bulgarie l’ours est un animal protégé depuis 1992, mais s’il est démontré qu’un représentant particulier de cette espèce n’a pas peur de l’homme et peut devenir dangereux, cette solution peut être appliquée en dernier recours. Entre-temps, les habitants de Jaltech s’attendent à ce que des mesures soient prises pour ramener l’ours dans son habitat naturel.

Le déplacement de l’ours est une des solutions possibles. Lorsqu’on signale un ours pouvant présenter un risque, une équipe est formée afin de transporter cet ours le plus loin possible de l’endroit où il a pris l’habitude d’aller chercher de la nourriture. Mais si cet ours s’est nourri trop longtemps à proximité des humains, cette méthode ne marche pas toujours, prévient Yanitsa Ivanova.

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Edition : Vénéta Nikolova, sur une interview de Vélina Mahlébachiéva de la chaîne info de la RNB (Radio Horizon)

Version française : Christo Popov