La campagne électorale est lancée, tout juste un mois avant la tenue des élections municipales le 29 octobre 2023, lorsque les Bulgares seront appelés aux urnes pour élire leurs futurs maires et conseillers municipaux. Pendant ces 30 jours, les candidats devront présenter leurs idées et plateformes devant les citoyens et essayer de les convaincre de leurs bonnes intentions et projets vertueux. En vertu de la loi, ils auront accès à toutes les sources d’information pour mener leur campagne en bulgare uniquement jusqu’au 27 octobre à minuit.

Plus de 6 millions 48 000 Bulgares pourront accomplir leur devoir électoral dans les bureaux de vote où ils auront le choix entre le bulletin papier et les machines à voter, installées dans les bureaux de plus de 300 inscrits sur les listes d’émargement. 58 partis et 9 coalition essayeront d’attirer le plus grand nombre d’électeurs à leur cause. La bataille sera la plus acharnée dans les grandes villes et plus concrètement à Sofia où certains candidats ont créé la surprise. Pour mémoire, depuis 2009, la capitale a eu une seule et même maire qui a renoncé à se représenter aux municipales de 2023.

Qu’en est-il des candidats issus des listes citoyennes et non pas partisanes ? Elément de réponse avec le politologue Anton Siméonov :

„Ils sont nombreux ceux qui se sont fait un nom et qui y tiennent, ce qui signifie qu’ils éviteront la politique, craignant pour leur réputation. La situation est encore plus compliquée dans les petites agglomérations où l'esprit du "féodalisme" est dominant et le vote se décide par les voix surtout des minorités. Nous avons rencontré des gens qui se disent prêts à voter pour celui qui payera leur ardoise à l’épicerie du quartier. C’est vous dire…“

Les élections municipales représentent en quelque sorte un test de popularité des partis politiques dans les collectivités territoriales et une possibilité de conforter les positions en pensant aux prochaines élections législatives. Mise à l’épreuve aussi du gouvernement actuel qui ne sortira pas indemne du scrutin. Thèse que ne partagent pas tous les observateurs politiques, dont certains estiment que les municipales n’auront aucun impact sur la stabilité du gouvernement…

"Nous avons un gouvernement, certes, mais il est fragile, poursuit ses réflexions Anton Siméonov. – Les partenaires coalisés qui refusent de parler de coalition se fritent sans cesse et aucun d’entre eux ne sera content de perdre, surtout dans les grandes villes du pays."

Pour ce qui est du taux de participation, plutôt faible lors des élections législatives anticipées de ces dernières années, il ne devrait pas poser problème cette fois-ci…

"Je pense même que la participation sera bien plus importante qu’on ne l’imagine, ce qui a son explication. D’un côté, les listes des candidats sont trop longues, de l’autre ce sont dans la plupart des cas des personnes connues, ce qui motivera encore plus leurs électeurs qui seront amenés à voter pour leur voisin, un membre de leur famille, un ami ou une personne connue de leur ville ou village. Rien qu’à Varna, la participation devrait être supérieure à 41%."

12 837 machines à voter ont été installées dans les bureaux de vote, comme indiqué à l’Assemblée nationale par la présidente de la Commission électorale centrale (CEC), Kamélia Néykova. De son côté, le ministre de l’Intérieur, Kalin Stoyanov a fait savoir que son ministère avait à l’œil certains groupes criminogènes qui pourraient tenter de monnayer le vote des électeurs. Pour sa part, le premier ministre Nikolay Denkov a exhorté les électeurs à être vigilants et actifs en signalant tous les cas de fraude pendant la campagne électorale et le jour des élections.