Après l’attaque du Hamas contre Israël les morts des deux côtés du conflit dépassent les 3000 personnes, sans compter les blessés et les kidnappés, y compris des dizaines d’étrangers. La plupart sont des civils.

Le premier ministre bulgare Nikolay Denkov a émis l’avis que le conflit en Israël était lié à la guerre en Ukraine et à la série de coups d’État en Afrique. Son approfondissement et sa prolongation dans le temps influencera les prix et l’inflation en Bulgarie à l’approche de l’hiver. En réponse à des questions de médias et du public Denkov a indiqué que le gouvernement est prêt à organiser un autre vol d’évacuation de Bulgares depuis Israël s’il s’en trouve à le demander.

Le diplomate bulgare Stefan Tafrov, ancien représentant permanent de la Bulgarie à l’ONU, a déclaré sur la RNB que la situation au Proche-Orient sert objectivement les intérêts de la Russie qui agit dans la région par le biais de son allié l’Iran. Pour limiter l’escalade régionale du conflit, Israël et les États-Unis se gardent d’accuser l’Iran pour l’instant, dit le diplomate selon qui l’escalade commencera dès que l’Iran aura ordonné au Hezbollah libanais d’ouvrir un second front.

Ce qu’a perpétré l’organisation terroriste Hamas en Israël est sans précédent : faire irruption dans les maisons des gens, massacrer des enfants, des vieillards, des femmes, kidnapper, violer, tout cela n’était jamais arrivé jusqu’à maintenant dans ce conflit et c’est pourquoi le monde entier en a été choqué. C’est pour cette raison que les réactions et les mises en garde quant à l’escalade attendue côté israélien sont assez tempérées. Il y a un aspect pratique de l’invasion attendue de la bande de Gaza par Israël, parce qu’en fait le plan du Hamas est de provoquer d’abord une réaction des Palestiniens en Cisjordanie et ensuite l’ouverture d’un second front au nord par une attaque du Hezbollah contre Israël pour ainsi mettre fin à l’isolement du Hamas dans la bande de Gaza.

« La raison principale d’avoir attaqué Israël est son éventuel établissement de relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite par l’entremise des États-Unis », affirme le spécialiste du monde arabe le professeur Vladimir Tchoukov. Selon lui il n’y a pas moyen d’organiser une offensive de si grande ampleur du Hamas sans l’aide de l’Iran.

L’Iran ne veut pas que ces efforts diplomatiques portent leurs fruits. Je rappelle que le ministre israélien des Transports était en Arabie saoudite deux jours avant le début de l’agression du Hamas. Il faut clairement dire que l’Iran veut actuellement désigner comme traîtres tous ceux qui ont établi des relations diplomatiques avec Israël et intimider le prince héritier saoudien pour qu’il renonce à en établir lui aussi, parce que l’Arabie saoudite est le leader religieux du monde islamique.

« Il y a des puissances mondiales qui ont intérêt à voir ce conflit se perpétuer », a dit à la RNB le poète et traducteur d’origine palestinienne Khairi Hamdan qui vit en Bulgarie. D’après lui tout dépend des États-Unis et d’Israël. Il souligne que cette question doit être réglée dans ses fondements mêmes. « Je parle ici de liberté, de frontières claires d’un État palestinien », précise-t-il.

Je pense qu’on ne peut pas parler de traitement égal, parce qu’il n’y pas d’État palestinien. Je voudrais dire dans ce contexte que le peuple palestinien est un facteur important en dépit de toutes les déportations et les destructions d’habitations. Il est inadmissible que 5,5 millions de Palestiniens vivent sur un si petit bout de terre comme la Palestine et Israël et qu’ils soient bafoués des décennies durant, dit Khairi Hamdan.

Et voici le sentiment de la journaliste bulgare d’origine juive Zelma Almaleh :

Je me sens mal rien qu’à imaginer tous ces enfants et ces gens pacifiques. C’est malheureusement devenu un fait du quotidien dans la mondialisation. Mais comme il s’agit d’Israël je citerai la première femme premier ministre d’Israël et une des premières dans le monde Golda Meir : « Nous pouvons pardonner aux Arabes de tuer nos enfants, mais nous ne pouvons pas leur pardonner de nous contraindre à tuer les leurs ». Comme a dit Shimon Peres dans une interview : « Nous ne nous entendrons avec les Arabes que lorsqu’ils commenceront à respecter leurs femmes et leurs enfants ». On vit difficilement le meurtre de gens pacifiques et j’ai du mal à en parler.

Crédits photos: BTA, BGNES, Radostina Bilyarska

Edition : Eléna Karkalanova, sur des interviews de Silvia Vélikova et Ludmila Jélézova de la chaîne info de la RNB (Horizon)

Version française : Christo Popov