A la fin de la semaine dernière, le ministre des Finances Assen Vassilev a présenté les paramètres du budget 2024. Il s’avère que le budget 2023 va augmenter son déficit de 600 millions d’euros, portant le total à 3% du PIB de déficit budgétaire l’an prochain, mais les comptes publics tiendront compte de la volonté politique déclarée de faire entrer la Bulgarie dans la zone euro le 1er janvier 2025. C’est pourquoi le budget 2024 prévoit 3% de déficit, soit environ 3,15 milliards d’euros. Les recettes sont calculées à environ 39 milliards d’euros et les dépenses à un peu plus de 42 milliards d’euros pour une croissance économique de 3,2%.
Les priorités affichées du budget sont les revenus et la politique d’investissements publics. Dans les dépenses allouées à la santé le budget de la CNAM va augmenter d’environ 560 millions d’euros.
La croissance prévue des revenus dépasse celle de l’inflation annuelle, cette dernière étant pronostiquée à 4,8% avec des attentes d’un ralentissement à 3% vers la fin de 2024.
Le budget de la défense est fixé à un peu plus de 2% du PIB, comme l’exigent les règles de l’OTAN.
Il n’y a aucun danger que le déficit budgétaire dépasse les 3%, a commenté sur la RNB le premier ministre Nikolay Denkov. Les recettes et les dépenses doivent être débattues entre experts. Pour avoir assisté à de telles discussions, je dirais que divers intérêts y entrent en collision, mais les choses s’arrangent en fin de compte.
Le premier ministre assure que le cabinet ne sous-estime pas les dépenses en capital et que le budget 2024 prévoit à cette fin 6 milliards d’euros. Il a également qualifié d’erronées les affirmations qu’il manquerait de moyens pour les municipalités.
Ces moyens doivent cependant être votés pour les municipalités lorsqu’elles ont des projets concrets d’utilité publique, indique Nikolay Denkov. Nous considérons en outre que les ressources allouées à l’augmentation des revenus sont essentielles et qu’il n’y a pas moyen de bien vivre en Bulgarie si ces revenus sont trop bas. Le résultat de la politique menée pendant 10 ans par GERB et les partis qui le soutenaient est que la Bulgarie est bonne dernière de l’UE pour le SMIC et les revenus moyens. Nous voulons remédier à cela, car on ne peut pas résoudre la crise démographique avec des rémunérations trop basses.
Les financiers et économistes se montrent toutefois sceptiques quant à la longévité d’un tel budget, s’il venait à être adopté à l’Assemblée nationale.
On observe un mécanisme de formation du budget basé sur les chantages et pressions mutuelles, sur des accords passés en secret et en cherchant à donner satisfaction à certains groupes d’intérêts qui réclament plus d’impôts ou plus de dépenses, pense le financier Gantcho Gantchev. C’est un budget rédigé en cachette qui n’a aucun objectif à long terme.
Et voici l’avis de Gantcho Gantchev sur le cadre macroéconomique dans lequel fonctionne notre pays :
Notre principal partenaire, l’Allemagne, est en récession. Cela influe sur les exportations et la croissance de la Bulgarie. Il est incorrect de tenir le gouvernement responsable de la baisse de la croissance ou de la hausse de l’inflation. Ces processus dépendent à 90% de facteurs extérieurs. Comme nous sommes dans un régime de caisse d’émission monétaire, nous ne disposons pas de mécanismes réels pour combattre l’inflation. C’est encore une fois de la démagogie et du populisme pur et simple.
L’économiste Kouzman Iliev estime que ce projet de loi de finances 2024 est le budget le plus socialiste de l’histoire moderne de la Bulgarie :
En termes de dépenses Assen Vassilev a composé le budget rêvé de tous : plein d’argent pour tout le monde. Cependant le recouvrement des recettes se fera en pressant comme des citrons tous ceux qui contribuent aux rentrées budgétaires, pense Kouzman Iliev selon qui « quand on commence à ne plus maîtriser le budget », on panique et on prend « des mesures fiscales et administratives aberrantes pour renflouer les caisses de l’État ».
Et voici comment Kuzman Iliev voit le futur déficit budgétaire :
Évidemment que cela va faire un trou énorme dans le budget. Pour cette année nous avons déjà un trou budgétaire et pour 2024 on inscrit d’ores et déjà un gros déficit dans le projet de loi de finances. C’est juste impossible de gonfler démesurément la partie dépenses et pour ce qui est des recettes de dire : aucune idée comment on atteindra les niveaux fixés, si vous n’aimez pas mes idées absurdes, je laisse aux députés le soin de réduire les impôts qu’ils veulent.
Crédits photos: BTA, BGNES, archives personnelles
Édition : Yoan Kolev, sur des interviews de Diana Yankoulova et Diana Dontchéva de la chaîne info de la RNB (Radio Horizon)
Version française : Christo Popov
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