Situé Via Madonna di Campiglio, une ruelle calme non loin du centre historique de Rome, l’Institut culturel bulgare occupe un immeuble qui a été offert à l’Etat bulgare par Boris Christov, la basse mondialement connue qui y habitait à l’époque. Au fil des années, cet endroit est devenu un vrai campus où de jeunes talents lyriques s’entraînent au chant mais non seulement. L’Institut promeut la culture bulgare dans la capitale italienne en organisant différentes manifestations. C’est un lieu d’échanges où se croisent certains des plus célèbres cinéastes, chanteurs lyriques, écrivains, danseurs classiques et peintres bulgares. "Autrefois, la Bulgarie n’était connue à presque personne en Italie", déclare Jana Yakovleva qui en est à son deuxième mandat comme directrice de l’Institut.
"Il y a quelques années, j’avais un rendez-vous à la mairie de Rome. Je leur ai demandé s’ils savaient qui était Assen Peykov. Un haut fonctionnaire m’a alors répondu : "Oui, c’est un sculpteur italien qui a fait… " mais je l’ai interrompu : "Ce sculpteur "italien" qui a fait la statue de Léonard de Vinci à l’aéroport de Fiumicino, est en effet Bulgare". On a évoqué ensuite d’autres noms symboliques liés à la Bulgarie et il m’a dit :"Oui, c’est notre faute de ne rien connaître sur vous. Pourtant, vous autres, Bulgares, vous ne faites aucun effort pour que nous puissions identifier votre culture", indique Jana.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts du Tibre et l’art bulgare est toujours plus connu dans la ville éternelle. Jana se rappelle la première édition de la Fête du cinéma bulgare il y a 16 ans :
"Ces trois journées de cinéma bulgare étaient certes fréquentées mais surtout de la part de Bulgares. A présent, les films bulgares sont projetés à la Casa del cinema à l’intérieur de la Villa Borghese, un endroit emblématique à Rome. Il s’agit de pouvoir se frayer le chemin jusqu’à ces endroits emblématiques, tels la Casa del cinema ou bien l’Auditorium parco della musica où les artistes bulgares attirent un public nombreux. Cette année encore, nous avons réussi à présenter le ballet Arabesque, en effet les Italiens l’apprécient beaucoup. Il faut aussi mentionner le film de Stefan Komandarev "Les leçons de Blaga" ("Blaga’s Lessons") qui a récemment remporté le grand prix au Festival du film de Rome. Cependant, ce sont des choses qui ne peuvent pas se réaliser du jour au lendemain, il faut faire un long chemin," déclare la directrice de l’Institut bulgare à Rome.
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Ces dernières années, les cours de chant lyrique ont repris à l’Académie Boris Christov dans l’ancienne maison du grand chanteur. De jeunes violonistes et violoncellistes se produisent devant le public italien. Des manifestations culturelles ont lieu sur la scène d’été dans la cour de l’Institut. En 2021, un nouvel espace culturel bulgare, la galerie d’art Bulgarie, a ouvert ses portes place Navone, au cœur du centre historique de Rome, afin de permettre aux habitants et les visiteurs de la ville d’explorer l’art, les traditions et les sites touristiques bulgares.
"Nous louons souvent de belles salles, nos concerts de Nouvel an ont lieu à l’Académie nationale Sainte-Cécile au cœur de la ville et nous sommes en excellents rapports. Au fil des années, nous nous sommes faits des amis à des endroits emblématiques en Italie ce qui nous a permis d’organiser beaucoup de tournées. A la fin du cours de chant lyrique par exemple, à part les concerts à Rome qui sont obligatoires, nous nous rendons à Buggiano Castello où Boris Christov a vécu de longues années. On l’adore dans cette ville et on raconte toujours des histoires sur lui. Il y a même une plaque commémorative qui lui est dédiée. Les concerts ont lieu sur la place centrale, puis nous allons à Belluno où depuis quelques années, nos chanteurs font de très beaux concerts," poursuit Jana Yakovleva.
Version française : Maria Stoeva
Crédits photos : Veneta Nikolova, FB / IstitutoBulgaroDiCultura
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