Le 10 février, l’Église orthodoxe bulgare rend hommage à Saint Charalampos / Haralampi en bulgare/, mort en martyr de la foi chrétienne à l’époque des grandes persécutions contre les chrétiens au IIIe s. L'hagiographie de Saint Charalampos nous dit qu'il est né aux environs de l’an 85 et qu’il meurt en l’an 198. On y lit aussi que les bourreaux labouraient son corps avec des ongles de fer mais que ses plaies horribles se refermaient la nuit comme par miracle. Quand les anges sont venus prendre son âme pour l’emporter au Ciel, le vieil homme s’est tourné vers Dieu en le priant de donner la santé et d’accorder le salut des âmes à tous les humains. C’est pourquoi il est honoré comme un des saints guérisseurs, aux côtés des Saints Damian et Cosme, de Saint Panteleimon et Saint Tryphon, notamment. Ses reliques sont considérées miraculeuses et le petit doigt de sa main droite est conservé dans une châsse richement ouvragée en l’église des Sept Saints disciples des inventeurs de l’écriture bulgare, les frères Cyrille et Méthode, située dans un beau square au centre de Sofia.
Dans la culture populaire, le 10 février était connu aussi comme le Jour de la Peste. A l'époque, on observait tous les rituels de rigueur et les maîtresses de maison ne touchaient à rien. Pour amadouer la maladie elles faisaient cuire des pains rituels qu’elles enduisaient de miel – le mets préféré de la peste. Dans certaines régions du pays on emportait un pot de miel à l’église pour le faire bénir par le curé et on le gardait à la maison comme médicament. C’est de là que vient la fête des apiculteurs qui considèrent Saint Charalampos comme leur protecteur. C’est aussi la fête d’hiver des apiculteurs, qui est célébrée une deuxième fois en été, le 8 juillet, à la Saint Prokope. De nos jours, les associations des apiculteurs bulgares ont leur fête le 10 février. Aux réunions et aux dégustations des miels, on décerne le titre de "reine des abeilles" à l’apicultrice qui a produit le meilleur miel.
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