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De la piété envers les Lumières et leur rayonnement contemporain

Photo: archives personnelles

Les Lumières sont les personnalités qui éveillent en nous non seulement de la reconnaissance et de l’admiration, mais aussi un sentiment d’appartenance nationale, car elles font partie des plus grands noms de notre histoire. Mais quelle est la signification du concept de "Lumière", quel est son archétype et pourquoi le 1er novembre, Journée des Lumières, est-il une fête typiquement bulgare ?

La Lumière est une personnalité très spéciale dans l’histoire bulgare, qui est porteuse du renouveau, dit le maître de conférences Maurice Fadel de la Nouvelle Université bulgare. « Quand les autres le suivent, il devient une Lumière. C’est aussi une référence au christianisme, parce qu’une personne porte les destinées de toutes les autres », explique-t-il. Cela présente la Lumière comme une personnalité très marquante avec une vision du monde claire et une compréhension de ce qui est bon pour les autres, et c’est peut-être aussi une personnalité qui a atteint une certaine catharsis où le système de valeurs individuel est devenu un système de valeurs donnant la priorité aux valeurs morales suprêmes.

Maurice Fadel

La Lumière doit combiner les deux en soi. Nous nous faisons une idée quelque peu erronée de la Lumière. Nos l’imagions comme quelqu’un de très spirituel, cherchant à atteindre d’anciens idéaux. C’est faux ! Nos Lumières de la renaissance étaient des gens de l’époque nouvelle, de l’époque moderne. Ils n’essayaient pas de nous faire revenir à d’anciennes traditions. Ils cherchaient à nous diriger vers la modernité et le renouveau, et surtout vers l’Europe. C’était la direction générale de notre Renaissance, pro-européenne. De nos jours cet idéal est devenu dans une grande mesure réalité et c’est un résultat de l’activité de nos Lumières.

Mais notre réalité aurait pu être plus différente sans une condition sine qua non dans la mission des Lumières : parvenir à persuader la société que l’idée qu’ils lui proposent représente la perspective nécessaire à une vie meilleure.


Les Lumières n’étaient pas des idéologues avec des slogans et des clichés patriotiques. Ce ne sont pas non plus des populistes, parce que le populiste se contente de reprendre les fantasmes de la société. Les Lumières de notre histoire semblaient solitaires, isolés, émigrés. Mais leur solitude était surtout extérieure, alors que leur monde intérieur était complètement lié à la société, au peuple, à la patrie.

Une Lumière naît quand l’histoire personnelle rencontre un problème social qui apporte à l’individu une révélation sur ce que doit être l’avenir et comment y parvenir, indique Maurice Fadel :

Maintenant on peut rencontrer des Bulgares partout dans le monde. C’est parce que notre rêve depuis des siècles était de devenir des citoyens européens. Les jeunes Bulgares se fraient un chemin dans les institutions et les milieux européens, qui feront un jour partie de la Bulgarie, parce qu’elle n’est pas juste une notion géographique, mais revêt un caractère spirituel et le sentiment d’une communauté. Certains des étudiants d’aujourd’hui seront les Lumières de demain.



Photos: archives personnelles

Version française : Christo Popov 


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