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Alfred Foscolo, une vie entre la Bulgarie et la France relatée dans une autobiographie

Rencontre littéraire avec Alfred Foscolo (gauche) à l'Institut français de Bulgarie
Photo: institutfrancais.bg



En 1942 à Sofia naît Alfred Foscolo, de mère bulgare et de père français. Ses parents se rencontrent en France et reviennent en Bulgarie en 1939. Son père y fonde l’école "Tournesol" où des enfants de 4 à 14 ans apprennent le français sous forme de jeux. Jusqu’à sa fermeture en 1948 cette école forme environ 700 enfants.

"Je pense que c’est à mon origine que je dois cet amour tout aussi fort qui coule dans mes veines envers mes deux patries. J’éprouve quand même une tendresse particulière pour la pauvre Bulgarie et son histoire pleine de souffrances", écrit dans la préface de son roman autobiographique "J’ai fait ce que j’ai pu" notre compatriote Alfred Foscolo.


L’auteur reconnaît que la parution de ce livre résulte de la voie politique prise par la Bulgarie :

Si les choses avaient évolué comme je l’espérais : que la Bulgarie ne soit pas gouvernée par les mêmes hommes politiques du passé ou leurs descendants, qui font tout le possible pour détacher la Bulgarie de sa voie européenne, je ne me serais peut-être pas mis à écrire ce livre. Parce que nous étions des enfants normaux qui vivaient dans un monde anormal et cela m’a poussé à contribuer comme je pouvais à changer les choses.

En 1966 Alfred Foscolo s’adresse au pouvoir communiste en Bulgarie par un tract. Le contenu de ce tract ne susciterait aucune réaction de nos jours ni des dirigeants, ni des citoyens parce qu’il appelle à des droits humains fondamentaux considérés aujourd’hui comme allant de soi :


Ce tract n’appelait pas à l’insurrection, mais demandait aux dirigeants de prendre la voie démocratique. Je sais que cela peut sembler naïf, mais ces revendications sont une réalité de nos jours : république parlementaire, liberté de circulation, liberté de la presse et liberté d’expression. Nous avons actuellement tout cela, mais il n’est pas dit que nous l’aurons pour toujours, si nous ne sommes pas vigilants.

Depuis 1957 Alfred Foscolo vit en France, mais revient en Bulgarie tous les étés. Ses contacts et ses conversations des années 60 le motivent à contribuer au désir de changement ressenti par les jeunes Bulgares. Son activité et la trahison d’un ami qui révèle aux autorités qui a imprimé le tract attirent l’attention de la Sécurité d’État. Il est surveillé, puis arrêté en 1968 pour espionnage et condamné à 15 ans de prison. Il est libéré après une intervention diplomatique alors qu’il purge la troisième année de sa peine.


Alfred Foscolo est laconique sur la conjoncture mondiale, la qualifiant d’extrêmement préoccupante. L’apparition de mouvements protestataires à de tels moments n’est pas à exclure, indique-t-il, donnant pour exemple un tel mouvement de protestation en Bulgarie qu’il compare en intensité à celui des Gilets jaunes en France en 2018 :


En 1996 quand la rue a balayé le gouvernement de Jean Vidénov, c’était un succès de la société civile qui s’était activée. Mais ce succès a été détourné, confisqué, parce que les politiques de l’époque ont permis à ceux qui avaient renoncé au pouvoir politique de prendre les rênes de l’économie, ce qui leur a permis de revenir en politique par la suite. La transition en Bulgarie a préservé la nomenklatura, contrairement aux autres pays de l’ancien bloc communiste où cette nomenklatura a été écartée du pouvoir.


Photos: Éditions Prozorets, institutfrancais.bg, archives personnelles

Version française : Christo Popov




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