Le tourisme en Bulgarie connaît une mutation discrète mais significative. Si les stations balnéaires et thermales continuent d’attirer les visiteurs, les plateformes de réservation révèlent un engouement croissant pour les séjours à la campagne, dans des gites et maisons d’hôtes à dimension humaine et au charme local affirmé.À l’aube de la haute saison estivale, de nombreux Bulgares tournent le dos aux côtes surpeuplées pour privilégier les montagnes et les villages de l’intérieur. Une tendance qui semble se confirmer malgré une hausse des tarifs d’hébergement de l’ordre de 10 à 15 % par rapport à l’an dernier. "Cette augmentation n’a en rien entamé l’intérêt du public", souligne Milena Vouchéva, responsable clientèle de la plus grande plateforme nationale, dédiée aux séjours en bord de mer, en montagne et en milieu rural.
En Bulgarie, le prix moyen d’une nuitée dans une maison d’hôtes de catégorie moyenne oscille entre 15 et 45 euros par personne. Mais une tendance se dessine clairement : de plus en plus de Bulgares optent pour la location de villas ou de maisons indépendantes, souvent pensées pour accueillir une ou deux familles, ou des groupes d’amis en quête d’intimité et de confort."L’offre la plus onéreuse que nous proposons actuellement est une maison à Dobrinichté, pouvant accueillir huit personnes, pour 400 euros la nuit", nous confie Milena Vouchéva. Elle précise que de nombreux établissements ont mis en place des réductions attractives pour les réservations effectuées longtemps à l’avance – un levier qui a poussé de nombreux vacanciers à organiser leur été dès les mois d’hiver :
"Ce sont les hôtels et maisons d’hôtes eux-mêmes qui ont lancé les campagnes de réservation anticipée, dès janvier, février et mars. Mais l’afflux massif de réservations s’est surtout manifesté en avril, et se poursuit encore en mai", souligne Milena Voucheva. "Je peux dire sans exagération que beaucoup d’établissements proposant des remises sont désormais presque complets. Les réductions varient de 10 à 30 %, et certains hébergeurs offrent même la possibilité d’annuler gratuitement jusqu’à un mois avant le séjour", conclut-elle.
En Bulgarie, une évolution silencieuse mais profonde est en cours : les schémas traditionnels des vacances – été au bord de la mer, hiver à la montagne –cède peu à peu sa place à de nouvelles envies. De plus en plus de Bulgares choisissent de voyager hors saison, au printemps ou en automne, à la recherche de calme, d’authenticité et d’expériences riches de sens. Et c’est vers la campagne que les regards se tournent.À l’avant-garde de ce mouvement : les jeunes couples avec enfants, en quête de séjours qui allient détente, découvertes et enrichissement personnel. Le tourisme rural en Bulgarie n’est plus simplement synonyme de gîte confortable dans un cadre pittoresque. . Il devient une véritable expérience immersive, une invitation à vivre autrement. Certaines structures développent même des formules spécialement conçues pour les familles.
"Aujourd’hui, les maisons d’hôtes et petits hôtels de campagne proposent une gamme de services incroyablement riches, adaptés aux familles", précise Milena Vouchéva. "On y trouve des animations hebdomadaires pour enfants, du paintball, des ateliers culinaires inspirés de Master Chef junior, des promenades à cheval ou des randonnées en montagne. Certaines maisons d’hôtes vont encore plus loin en proposant des séjours sous forme de colonies de vacances innovantes, incluant parfois des cours de langues étrangères.Les bâtisses, elles, conservent le charme de l’ancien, mais les équipements suivent les exigences modernes : piscines, espaces de jeux, trampolines, balançoires, toboggans… Les vacanciers apprécient aussi la formule demi-pension, avec petit-déjeuner et dîner élaborés à partir de produits biologiques issus de l’exploitation familiale.Mais ce qui distingue vraiment ce tourisme, c’est le lien humain et le goût de l’authentique. Dans certaines maisons, les hôtes sont invités à participer aux activités du quotidien : ramasser des œufs frais, découvrir la fabrication du yaourt, du fromage ou du traditionnel kachkaval /fromage à pâte dure/."
Les vacances des Bulgares prennent un nouveau tournant. À l’heure où le repos passif sur une chaise longue au bord d’une piscine perd de son attrait, les voyageurs se tournent résolument vers des expériences plus actives et enracinées dans la culture locale.
De plus en plus, ce sont les événements singuliers, parfois inattendus, qui orientent les choix de destination. Un simple festival rural – célébrant le chou ou le lard fumé – peut ainsi devenir le prétexte charmant d’une escapade de deux jours, avec nuitée dans une maison d’hôtes pittoresque. Ces micro-aventures, concentrées sur le week-end, devraient continuer à séduire dans les mois à venir.
Milena Voucheva observe une nette préférence pour les hébergements situés à proximité de merveilles naturelles ou de hauts lieux du patrimoine culturel. Elle énumère quelques-uns des sites les plus prisés :
"Des lieux emblématiques comme les rochers de Belogradchik, les chutes d’eau de Krouchounovo dans la région de Lovetch, ou Zlatna Panega avec ses formations karstiques et ses grottes remarquables comme Lédénika ou Saeva Dupka attirent un public toujours plus large. Il existe aussi un vif intérêt pour les fermes d’autruches, les mini-zoo présentant des animaux forestiers ou domestiques, ainsi que pour le parc des Ours de Bélitsa. La formule la plus courante : une nuitée sur place, suivie d’un retour dès le lendemain. Quant aux touristes plus âgés, ils privilégient les stations thermales à vocation thérapeutique comme Streltcha, Pavel Banya, Sandanski, le village de Banya ou Velingrad", dit en conclusion Milena Voucheva.
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Version française : Svjetlana Satric
Photos : bgvakancia.com
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