La Bulgarie est le pays de l’UE aux carburants les moins chers, aussi bien l’essence que le gasoil, affirme la statistique. Mais avec le passage à l’euro, attendu le 1^er janvier 2026, les craintes d’une flambée des prix de biens et services de première nécessité augmentent, et cela vaut aussi pour les carburants, dont la montée des prix se reflète sur le coût des transports et donc sur les prix de pratiquement tous les produits.

Nous avons demandé au président de l’Association pétrolière et gazière bulgare Svétoslav Bentchev si l’adoption de l’euro fera grimper les prix des carburants.

L’introduction de l’euro comme monnaie officielle ne changera rien. Les prix des carburants dépendent des marchés internationaux, on l’a bien vu ces derniers jours. C’est le seul facteur qui influera sur les prix à la pompe, l’euro n’a rien à voir, affirme Bentchev.

Il y aura bien quelques complications liées à l’adoption de l’euro, mais elles seront purement techniques, précise-t-il :

Au début on aura probablement du mal à expliquer aux clients où seront annoncés les deux prix, en lévas et en euros et jusqu’à quand on pourra payer aussi bien en lévas qu’en euros. Tous les commerces connaîtront ces difficultés. Mais je ne pense pas que ce sera un gros problème. Il faudra juste du temps aux caissiers de s’habituer à opérer avec les deux monnaies et aux clients pour trouver où seront annoncés les deux prix, parce que cela ne se fera pas sur la grande pancarte de la station-service ou à la pompe, nous n’en avons pas la possibilité. Les prix seront annoncés sur des tableaux à l’intérieur des stations-service ou en vitrine.

Jusqu’au 31 décembre 2025, les prix seront affichés en léva et à partir du 1^er janvier 2026 le montant sera visible en euros.

Les critiques de notre adhésion à la zone euro soutiennent mordicus qu’il y aura au début une importante pression inflationniste. Cela se reflétera-t-il aussi sur le marché des carburants ? Réponse de l’économiste Gueorgui Vouldjev du Club d’experts en économie et politique :

Il est très probable que les prix des carburants seront arrondis à la hausse, tous comme dans les autres secteurs. Quand on passe à une autre devise les sociétés essaient de faire payer par les clients les frais de change, et puis il y aussi les arrondissements de prix à des niveaux jugés attractifs, généralement à des prix se terminant par 9 et on peut le voir également pour les carburants.

Selon l’économiste le fait que la Bulgarie soit le pays de l’UE où les prix des carburants sont les plus bas est facile à expliquer, puisque la Bulgarie est aussi le pays de l’UE dont les citoyens ont les revenus les plus bas :

Ce qui est bizarre est qu’il y a en Bulgarie des prix qui ne sont pas plus bas que dans le reste de l’UE, il y a des produits alimentaires dont les prix sont plus élevés que dans d’autres pays de l’UE, note Vouldjev d’après qui ce seront précisément les prix des produits alimentaires qui bondiront le plus à partir du 1^er janvier.

Ivan Guergov

Version française et publication : Christo Popov

Photos : BGNES, RNB