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Etablie à Paris, Bilyana Fournadjiéva transforme les éléments naturels en art

L’artiste repousse les limites de l’art visuel avec des composantes acoustiques

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Photo: Crystal sound project

Bilyana Fournadjiéva ramasse des cailloux, des châtaignes, des feuilles qui attirent son regard d’artiste visuelle. Plus tard, dans son atelier, ils participeront à la création des œuvres tout en adressant des messages associés à des processus globaux comme par exemple le dérèglement climatique.

Quest-ce qui naît de la synthèse des fragments de la nature avec une dose d’alchimie ?

"Des œuvres, nouvelles voies et nouvelles formes", répond Bilyana Fournadjiéva. "Pour moi, cette plénitude de la nature que nous ne pouvons pas embrasser car le regard humain ne voit que ce qui nous entoure, est d’une importance cruciale. Si nous réussissons à plonger dans un détail, les veines de la pierre ou bien la silhouette d’une seule feuille, nous pourrons peut-être remarquer quelque chose de différent et d'universel."

Il y a 14 ans, en suivant "sa petite voix intérieure", la jeune artiste débarque à Paris. Elle fait ses études à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art et l’École nationale supérieure des arts décoratifs, s’initie à la photographie argentique, sans abandonner la sculpture qui était sa matière principale à l’Ecole d’art de Sofia, apprend à travailler la céramique, la porcelaine et la terre glaise. Une fois diplômée, elle continue sa formation dans des résidences artistiques dans différents pays qui lui fraient le chemin dans l’art.


"J’ai réalisé mes premières compositions avec des éléments que j’avais rassemblés aux environ de 2018-2019 à la Cité des Arts à Paris où j’étais entourée de toutes sortes de galeries d’art et espaces artistiques et pourtant la nature manquait", se rappelle Bilyana Fournadjiéva dans une interview accordée à Radio Bulgarie. "D’une façon ou d’une autre, l’influence du monde culturel n’entrait pas en équilibre avec mon propre besoin de voir des arbres, des feuilles, des fleurs, c’est pour cela, que je me suis mise à comparer les éléments naturels à ceux que valorise l’esprit humain. C’est ainsi que les feuilles d’or sont apparues dans mon art."


L’exposition "Continuation naturelle (chapitre 2) est à voir au musée "Nenko Balkanski" à Kazanlak jusqu’au 17 août. C’est un pont que l’artiste jette à son exposition éponyme l’année dernière à la galerie d’art "Vaska Eménouilova" à Sofia qui marque son premier pas vers son retour en Bulgarie.


"Le public peut voir des collages avec des éléments naturels rassemblés en Islande, Suède, France, Bulgarie", explique l’autrice. "Il y a également du gaufrage, un procédé spécifique d’embossage du papier, des aquarelles et des dessins avec des pigments naturels extraits de fleurs, racines, écorces d’arbres. Les autres œuvres sont des photogrammes, obtenus en plaçant du papier photosensible sous les rayons de l’agrandisseur pour la photographie argentique et c’est sur lui qu’on travaille directement avec des éléments, des couleurs ou de l’eau. Dans mes compositions, j’essaie de capter les images de fleurs car elles sont extrêmement fragiles et je ne suis pas capable de les conserver autrement."


Bilyana Fournadjiéva élargit les limites de l’art visuel. En exposant ses œuvres, elle engage un dialogue syncrétique. Une partie de son exposition est une composition sonore qui se base sur Crystal Sound, un projet expérimental créé par elle en 2017 qu’elle développe ensuite avec des musiciens de plusieurs pays.


"L’œuvre est composée de sons naturels enregistrés : oiseau, cigogne, vent, eau, cailloux," indique l’artiste. "On entend des textes en français, bulgare et italien, une sorte de déclaration sur le lien entre la nature et l’homme, comment nous qui faisons partie de la chaîne du vivant qui est le monde, devons rechercher le dialogue avec tout ce qui nous entoure. On a utilisé des extraits du livre "Trois chevaux" de l’écrivain contemporain italien Erri de Luca qui sera publié cet été dans ma traduction."


L’artiste contribue au dialogue entre les arts avec ses sculptures en porcelaine qu’elle transforme en instruments de musique. Le son jaillit grâce aux baguettes et aux mains, mais aussi au frottement, au grattement, au chuchotement, au souffle et à la voix.


L’art retient Bilyana Fournadjiéva de plus en plus souvent dans son pays natal.

"Les maisons s’élargissent mais ce que nous arrivons à puiser dans chaque territoire est associé aux rencontres enrichissantes, aux paysages, aux lumières", ajoute-t-elle.


Version française : Maria Stoéva

Photos : archives personnelles de Bilyana Fournadjiéva, Crystal sound project, sofia.bg




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