La semaine dernière, nos députés étaient en vacances forcées, car au cours des trois jours de séances parlementaires – mercredi, jeudi et vendredi il n’y a pas eu de quorum en salle plénière, ce dernier nécessitant au moins 121 députés présents sur les 240. Cette trêve inopinée des députés arrive à la veille de leur tâche la plus importante : l’adoption d’un budget pour 2026.
Nous avons également été témoins ces derniers jours de tirs amis avec, pour la première fis des critiques du leader de GERB Boyko Borissov à l’encontre du premier ministre Rossen Jélyazkov qui est de son parti, et aussi contre le leader du MDL – Nouveau départ Délyan Péevski. Le leader du plus grand parti représenté au parlement a reproché au premier ministre et au gouvernement de ne pas être capables de résoudre la crise d’approvisionnement en eau qui touche des centaines de milliers de Bulgares, et a aussi eu des mots durs contre Délyan Péevski qui se présente comme garant de la stabilité du cabinet. Sans oublier les échanges d’attaques verbales devenus traditionnels entre le gouvernement et le président de la République.
Les enquêtes d’opinion indiquent que l’Assemblée nationale est l’institution la moins populaire de l’État avec à peine 15% d’approbations. Le gouvernement est soutenu par 23% des interrogés et ceux qui le critiquent sont déjà 66% selon un sondage de l’institut "Trend" effectué du 13 au 20 septembre pour le journal "24 heures". Les Bulgares sont aussi pessimistes quant au développement économique du pays – 38% s’attendent à ce que la situation empire en 2026 quand la Bulgarie va adhérer à la zone euro.
Quelles conclusions devons-nous tirer du fait que la coalition dirigeante formée par GERB-UFD, le PS et "Il y a un tel peuple" et soutenue par le MDL – Nouveau départ n’a pas réussi à former un quorum au parlement la semaine dernière ? Réponse de l’économiste et ancien député Krassen Stantchev, fondateur de l’Institut d’économie de marché :
Il y a visiblement des forces centrifuges au sein de la coalition dirigeante, même s’il lui arrivait d’atteindre 180 députés sur 240 lors de la nomination de juges constitutionnels et autres hauts représentants de l’État. Le gros problème pour le gouvernement à l’heure actuelle est le retard pris dans l’élaboration du budget 2026 suite à certaines dissensions, par exemple le d »sir du Parti socialiste de remplacer l’impôt proportionnel de 10% par un impôt progressif sur le revenu.
Mais les divergences fondamentales entre GERB et le PS ne vont pas plus loin, estime Stantchev :
Ce qui unit tous les partis du gouvernement est leur désir de plus de contrôle, plus d’entreprises publiques et une plus grande participation de l’État à l’économie, indique l’économiste, ajoutant que certaines collisions au niveau local gaspillent des ressources municipales et ne permettent pas à l’Assemblée nationale d’instaurer une décentralisation fiscale.
Le manque de quorum la semaine dernière n’est pas un plan délibéré, il est dû à l’absence de nombreux députés faisant des visites à l’étranger, pense le politologue Slavi Vassilev, ancien conseiller du président Roumen Radev :
A ce stade la coalition est stable, au grand regret de tous ceux qui considèrent cette majorité comme néfaste pour la Bulgarie.
Mais cette stabilité va-t-elle durer ?
Je m’attends à une situation politique bien différente après le passage à l’euro le 1er janvier 2026. Surtout parce que Boyko Borissov pourra se targuer de cet « immense succès », bien qu’on n’a pas demandé leur avis aux gens pour cette adhésion à la zone euro et que beaucoup disent que la chose raisonnable à faire était de rester dans le régime de la caisse d’émission et d’attendre que les choses aillent mieux dans la zone euro, si tant est que cela se produise un jour. Mais les politiques de ce pays ont depuis longtemps cessé de tenir compte de la réalité politique ou de l’avis des citoyens sur des questions politiques et économiques d’importance, indique Vassilev.
Selon le politologue ce gouvernement n’ira pas au bout de son mandat, mais il est pour l’instant relativement stable, surtout en raison de la crainte des partis actuels de voir naître un nouveau projet politique autour du président Radev qui fournirait une alternative à Borissov et Péevski.
Ivan Guergov
Version française et publication : Christo Popov
Photos : BTA, Pexels, BGNES, Pixabay
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