Le 27 décembre, au troisième jour de la Nativité du Christ, nous célébrons traditionnellement la mémoire de Saint Stéphane /Saint Etienne chez les catholiques/, un personnage auquel le récit biblique attribue le titre de Protomartyr. Comme nous le rappellent les Actes des Apôtres, Saint Stéphane  fut un “des hommes de bonne réputation, d’Esprit Saint et de sagesse", appelés à s’occuper des plus démunis de la communauté. Désigné comme diacre par les apôtres de Jésus-Christ, il devient un des tous premiers défenseurs de la foi chrétienne et, par la force des circonstances – le premier martyr de la religion, après avoir été lapidé par la foule qui l’accuse, à tort, de s’être livré à des propos blasphématoires.

Voici un extrait du chant de louange dédié à Saint Stéphane :

Ton exploit a fait de toi un héros, toi, protomartyr et apôtre fidèle du Christ,

Toi, qui a toujours démasqué les traîtres et les adeptes de la torture,

Ceux qui t’ont condamné à mort en te jetant des pierres

Toi, couronne et bras droit du Saint Père qui, en quittant ce monde a réussi à crier :

« Mon Dieu, pardonne-leur ce péché !»

Dans les croyances populaires, la fête de Saint Stéphane complète le cycle des célébrations de Noël et s’accompagne de rites ayant pour vocation de renforcer les liens familiaux. A l’image d’autres saints vénérés par les chrétiens, le nom de Saint Etienne figure au fronton d’un grand nombre d’églises. Tel est notamment le cas d’un lieu de culte emblématique dans l’histoire de l’Eglise orthodoxe bulgare. Érigée à la fin du XIXe siècle à partir d’éléments d’acier préfabriqués, l’église Saint-Stéphane d’Istanbul – un haut lieu de la spiritualité, était un véritable pilier des activités culturelles et politique de la diaspora bulgare sur place.

Œuvre d’art et symbole de l’indépendance religieuse du peuple bulgare, cette basilique, qui a la particularité d’être constituée d’une ossature en métal, voit le jour à la fin du XIXe siècle. Avant d’ériger cet imposant édifice, la diaspora bulgare sur place ne disposait que d’une petite chapelle en bois, qui devait accueillir les cérémonies religieuses, organisées à l’occasion des grandes fêtes chrétiennes. Un firman de la Sublime porte, daté du 25 juin 1890, autorise l’Exarchat bulgare – une institution spirituelle créée deux décennies auparavant, à construire une nouvelle église à la place de la chapelle existante.

Dans la Bible, Saint Stéphane est considéré comme le premier martyr et le premier parmi les diacres, pour son engagement sans limite envers l’œuvre de Jésus-Christ. Ses propos, très critiques envers les us et les coutumes paléochrétiens, suscitent l’indignation des notables juifs qui l’accusent de blasphème à l’égard du Sanhédrin (l’organe législatif et judiciaire suprême du peuple juif). Irritée par son discours de réprobation, la foule décide de le traîner hors les murs de Jérusalem et de le lapider à mort. La mort violente de Saint Étienne (dont le nom dérive probablement du mot grec Stephanos – « couronné ») marque le début des persécutions des chrétiens. Pendant plus de trois siècles, les convictions des adeptes de cette nouvelle religion, sont mises à rude épreuve. Opprimés et stigmatisés, les premiers chrétiens deviennent souvent des martyrs, qui marchent dans les pas de Saint Stéphane.

La tradition populaire bulgare ne prévoit pas de rituels spéciaux dédiés à la Saint Stéphane, et pourtant tous ceux qui ont pour prénom Stéphane, Stefka, Stéphane, Venko, Stoyan, Stoïko, Stoïmen ont leur fête. Alors belle fête à tous !