L’étape la plus importante de l’adhésion de la Bulgarie à la zone euro est franchie : dans leurs rapports de convergence publiés le 4 juin la Commission européenne et la Banque centrale européenne confirment officiellement que notre pays a rempli tous les critères nécessaires. Mais il est encore trop tôt pour sabler le champagne – avant de devenir le 21e membre de la zone euro la Bulgarie a devant elle une période chargée de 4 semaines durant lesquelles elle doit obtenir l’accord de trois institutions : le Conseil économique et financier (ECOFIN), le Conseil de l’UE et le Parlement européen.
"Ce processus doit être accompli jusqu’au 8 juillet pour que l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro devienne réalité. Il n’y a pour le moment aucun signal qui fasse penser que quelqu’un dans ces institutions soit contre notre adhésion. Il y a cependant beaucoup de remarques dans le rapport, il y a des choses qui laissent à désirer", indique sur la RNB le membre du Conseil fiscal et ancien vice-ministre des Finances Lubomir Datsov.
Pour l’heure nous avançons comme prévu, se félicite sur Radio Bulgarie le financier Nikolay Vassilev, ancien vice-premier ministre du cabinet de Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha :
C’est la prochaine étape après notre adhésion à l’OTAN et à l’UE. Quand cela se fera, nous nous sentirons comme des Européens de première classe dans une plus grande mesure. Nous devons être fiers d’avoir dépassé 6 pays de l’UE qui ne sont pas dans la zone euro, parce qu’ils n’ont pas rempli les critères. Je connais les critiques des sceptiques, mais je n’en accepte aucune, dit Vassilev selon qui le passage à l’euro n’aura que des effets positifs pour notre pays. Il est d’avis que le fait même d’adhérer à la zone euro est plus important pour la Bulgarie que les craintes que la dette de notre pays pourrait augmenter de plus en plus rapidement. Lui-même est favorable à une politique budgétaire plus austère et l’accumulation d'excédents budgétaires, ce qui le rend critique envers la politique financière de la Bulgarie de ces dernières années :
Le fait que nous ayons perdu le contrôle à partir de 2021 et que nous ayons plongé financièrement n’a rien à voir avec la zone euro. C’est juste que depuis cette date nous sommes gouvernés par des gauchistes et des populistes, estime Vassilev.
Selon le maître de conférences Grigor Sariiski de l’Institut d’études économiques de l’Académie bulgare des Sciences le problème majeur après notre adhésion à la zone euro sera que nous aurons à rembourser des dettes d’autres pays :
Notre entrée dans la zone euro n’est pas liée uniquement à une augmentation des prix et des dépenses. Pour ma part, je l’associe au fait que nous devrons nous conformer aux règles communes de la zone euro, alors que nous n’y étions pas obligés. On peut donner comme exemple le risque partagé de crédit. Comme vous le savez, chaque pays membre de la zone euro doit acheter les obligations qui sont réparties selon un principe de quotas par le Conseil de la Banque centrale européenne. Et ce sont des titres boursiers qui sont peu fiables, signale Sariiski. Il anticipe une augmentation des impôts :
L’affirmation que nous deviendrons plus riches est également fausse. Voyez comment évoluait la dynamique des revenus en Grèce, un pays qui est entré dans la zone euro avec un niveau de vie comparable au notre ou un peu plus élevé. Si on regarde le PIB par habitant, ils s’étaient rapprochés à ce moment-là de la moyenne de l’UE, mais à présent ils sont redescendus à notre niveau.
La future introduction de l’euro suscite des réactions polarisées dans la société bulgare, de l’euphorie au rejet total. Mais les dirigeants sont formels : après les rapports de la Commission européenne et la Banque centrale européenne notre pays est en passe d’atteindre un de ses objectifs stratégiques. "Le gouvernement bulgare est prêt à introduire l’euro le 1er janvier 2026. Nous nous y préparons depuis longtemps", a dit la ministre des Finances Téménoujka Petkova, alors que le premier ministre Rossen Jélyazkov a fait valoir que "la société bulgare doit garder son calme et le processus doit être prévisible et transparent".
Ivan Guergov
Version française et publication : Christo Popov
Photos ec.europa.eu, BTA, Alexandra Mihaylova, evroto.bg, Conseil des ministres
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